Chambre d’isolement : le guide technique enfin abouti et bientôt réactualisé

claude monet hopital du mans

L’association nationale des cadres et experts techniques hospitaliers (H360) et l’association des techniciens et gestionnaires du patrimoine hospitalier (TGPH aujourd’hui fusionnée avec H360) ont organisé le 2 février 2017 à Bagnolet une « journée technique de la psy », consacrée à la chambre d’isolement. L’objectif était clair : partager expériences et pratiques, mais aussi poser les bases d’une harmonisation technique de ces espaces sensibles, encore trop disparates d’un établissement à l’autre.

« La finalité du traitement psychiatrique est d’éviter la chambre d’isolement », rappelle la Haute autorité de santé (HAS). La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Dominique Simonnot, a réaffirmé récemment que la contention et l’isolement doivent constituer le dernier recours, uniquement après l’échec de toutes les alternatives thérapeutiques.

Un équipement incontournable mais sensible

Dans les faits, ces chambres de soins intensifs (CSI) demeurent indispensables. Elles imposent de nombreuses adaptations techniques et organisationnelles pour assurer à la fois la sécurité du personnel et la dignité des patients.

Les débats ont soulevé des questions très concrètes :

  • l’implantation optimale dans le bâtiment (toujours de préférence au rez-de-chaussée) ;
  • le nombre et le sens d’ouverture des portes (avec double accès recommandé) ;
  • la résistance des matériaux (murs, encadrements, huisseries) ;
  • la qualité des vitrages et la sécurité des ouvrants ;
  • la présence ou non d’un sas, d’une douche, ou encore la fixation du lit.

« On nous dit souvent : vous n’avez pas idée de la violence des crises. Alors construisez fort ! », souligne Jean-Noël Niort, président d’H360.

Entre sécurité et dignité

La question de la dignité du patient reste centrale. Le CGLPL insiste sur la nécessité d’un repère spatio-temporel (souvent une horloge électronique) et, si possible, d’un accès à un espace extérieur.
D’autres éléments techniques s’ajoutent : traitement de l’air, confort thermique (19°C minimum), isolation acoustique, prises électriques sécurisées, ou encore vitrages posés à l’envers pour éviter un bris de l’intérieur vers l’extérieur.

Ces choix techniques ne sont pas neutres : ils conditionnent l’expérience vécue par le patient mais aussi la capacité du personnel à réagir efficacement.

Une harmonisation devenue indispensable

« L’harmonisation de ces chambres est rassurante pour le patient mais aussi pour le soignant, qui retrouve les mêmes repères d’un pavillon à l’autre », insiste Murielle Gaillot, présidente de TGPH. Pourtant, cette harmonisation se heurte parfois à la diversité des pratiques médicales : certains médecins privilégient une approche très sécurisée, d’autres optent pour un environnement plus souple.

Le guide est finalisé… et appelé à vivre

À l’issue de ces travaux, H360 et TGPH ont élaboré un guide des bonnes pratiques et un cahier de prescriptions techniques destiné aux ingénieurs et techniciens hospitaliers. Le document, désormais finalisé, a été transmis à la HAS et à la DGOS.

Mais loin d’être figé, ce guide est pensé comme un outil vivant, régulièrement actualisé au fil des retours de terrain. L’objectif : intégrer l’évolution des usages, les innovations techniques et les contraintes nouvelles liées à la sécurité et au respect des droits des patients.

« Nous avons voulu un document qui soit à la fois normatif et évolutif », conclut Jean-Noël Niort. « Il doit donner des repères précis, mais aussi rester ouvert à l’innovation et aux retours d’expérience, car les réalités de terrain sont toujours plus riches que la théorie. »

Ce Guide est en cours d’actualisation avec notamment le complément avec la filière psy mise en place en 2025 par H360 et les nouveaux matériaux. Il fait état des astuces qui permette de fiabiliser les équipements et minimiser les couts 

Ce guide est actuellement en cours d’actualisation afin de mieux répondre aux enjeux actuels des établissements de santé. Cette nouvelle édition intègre notamment les apports de la filière technique psychiatrique mise en place en 2025 par H360, ainsi que les évolutions liées aux nouveaux matériaux et aux techniques constructives récentes. Elle met également en avant un ensemble d’astuces et de retours d’expérience issus du terrain, permettant à la fois d’améliorer la fiabilité des équipements, de renforcer la sécurité des usagers et du personnel, et de réduire les coûts de maintenance et d’investissement. 

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